La dernière fois que j'ai visité cette plage, c'était il y a 15 ans et, par conséquent, la mienne n'est certainement pas une critique actuelle. Le souvenir de la beauté des lieux est cependant indélébile.
Avec ma femme, nous sommes arrivés à la plage en moto. Il est essentiel que la moto soit un bon véhicule tout-terrain, capable de surmonter même les sections les plus raides et les plus cahoteuses du chemin muletier qui mène à Malfalcu.
Depuis la déviation de la route goudronnée jusqu'à la plage, cela nous a pris environ 3/4 d'heure hors route, parfois difficile.
Si vous préférez l'isolement aux nombreuses personnes qui visitent la tout aussi belle plage de Saleccia et si une pincée (pas trop, bien sûr) d'aventure ne vous dérange pas, Malfalcu sera pour vous.
Tôt le matin, l'endroit était désert.
Il n'y avait que nous et quelques vaches qui, inconscientes de notre présence, paissaient, voire se déplaçaient en marchant avec de l'eau jusqu'à mi-jambes.
La mer est splendide.
Si vous avez la chance de ne pas voir arriver des dériveurs ou autres bateaux, le silence règne en maître.
Cette crique est l’un des joyaux que réserve cette incroyable île. L'un des rares endroits où, même en plein été, on peut avoir la chance d'être isolé de tout et de tous.
Si vous arrivez en moto, ou avec un bon véhicule tout terrain (mieux vaut laisser de côté les SUV des grandes villes), pensez à tout emporter avec vous (nourriture et eau), car il n'y a pas de point de ravitaillement à proximité.
Le fond marin à l'intérieur de la baie est sablonneux. Il cède ensuite la place à une grande prairie d'herbiers marins qui, heureusement seulement à quelques endroits, est ruinée par les ancres des plus gros bateaux, qui arrachent les racines du fond marin.
En raison du risque d'incendie très élevé, il est essentiel de résister à la tentation d'allumer des feux et de s'adapter à une journée spartiate, complètement immergée dans le parfum du maquis méditerranéen.
Comme le disait le plus grand personnage corse (d'après Pasquale Paoli ;-) ), la Corse se reconnaît à son parfum.
La crique de Malfalcu est un de ces endroits où l'on comprend parfaitement le dicton.
Le parfum est enivrant et reste gravé dans les mémoires, même après tant d'années.
J'aime la Corse et je respecte ses habitants, non pas parce que j'y passe mes étés depuis plus de trente ans, mais parce que c'est la plus belle île de la Méditerranée (et au-delà).